Jean Cocteau : La Belle et la Bête


Un grand classique et une petite merveille. 
C'est une adaptation libre du conte
de Madame Leprince de Beaumont (1757). Il est l'unique, voir le rare conte merveilleux du XVIIIième siècle.
Un conte ayant pour but de distinguer laideur et beauté sur le plan physique et moral. Ce théme est déjà traité par Charles Perrault et son conte Riquet et la houpe.
Les deux sœurs de Belle ont le physique et le comportement de deux princesses mais sont profondément égoïstes, paresseuses et jalouses. L'on trouve les mêmes sœur chez  dans Cendrillon de Charles Perrault.  De l’autre, la Bête se trouve pourvue d’un physique monstrueux mais au fond est pleine de tendresse et de générosité. Le conflit moral se cristallise autour de la Bête qui, recluse dans son château et prisonnière d’un châtiment magique, ne peut espérer retrouver son apparence humaine que si quelqu’un tombe amoureux d’elle. 
En revoyant le film, j'ai pensé au conte de Charles Perrault : Les Fées. Belle est bonne : donc elle mérite la luxe, les sœurs sont égoïste et méchante mérite les couleuvres, les crapauds etc ... d'être punis. La Bête remet une clé à la Belle. Cela fait référence à la clé dans Barbe Bleu.





La bête fait pensée au chat botté de Gustave Doré.
Les références picturales suggérées par Cocteau allaient à l'encontre des recherches cinématographiques du moment. Il rêvait de retrouver les lumières et les ombres des gravures de Gustave Doré, le contraste entre une lumière douce et des images brutales, qui faisait la richesse des peintures hollandaises du XVIIe siècle signées Pieter de Hooch et Vermeer. Alekan s'inspire pour certaines scènes de toiles de Georges de La Tour. 
Et la musique qui tient une place importante est de Georges Auric. 
Josette Day : Belle, surnommée "la Belle"
Jean Marais : Avenant / la Bête / le Prince
Michel Auclair : Ludovic
Mila Parély : Félicie
Nane Germon : Adélaïde
Marcel André : le père

Un marchand veuf et à demi ruiné vit dans un manoir campagnard avec ses trois filles, Félicie, Adélaïde, Belle, et son fils Ludovic. Avenant, l'ami de Ludovic, aime Belle. Celle-ci a été réduite à l'état de servante par ses soeurs, égoïstes et prétentieuses. De retour de voyage, le père s'égare et pénètre dans un château étrange. Son propriétaire est un monstre à corps d'homme et à mufle de bête. Le père cueille une rose, c'est un sacrilège. La bête accepte de laisser la vie sauve à l'imprudent voyageur en échange du don d'une de ses filles. La plus aimante, Belle, accepte ce sacrifice. D'abord terrorisée par la Bête, Belle découvre rapidement qu'il cache un coeur d'or...

La Belle et la Bête est un filme de toute beauté esthétiquement ! Ce film va compter dans l'histoire du cinéma. Un film de référence pour Jacques Demy pour son " Peau d'Âne".