François Truffaut : L' enfant sauvage

 Durant l'été 1797, un enfant sauvage a été retrouvé dans l'Aveyron. François Truffaut lui consacra un film en 1969, le jeune acteur qui interprétait Victor, Jean-Pierre Cargol, inspira une statue qu’on peut encore voir en Aveyron - non loin de l’endroit où l’enfant fut récupéré, en 1799. L'émotion qui se dégage avant tout de l'histoire de Victor c'est le réel, c'est une histoire vrais. Durant l'été 1797, un enfant sauvage a été retrouvé dans l'Aveyron.


Victor, l'enfant sauvage
Une paysanne cueille des champignons dans la forêt, elle est surprise par des bruits étranges et elle voit une espèce de bête mi animal, mi homme. Elle alerte les chasseurs qui fouillent la forêt, ils l'attrapent comme une bête, le transmet à la gendarmerie.
Les journaux parlent de lui, le docteur Jean Itard s'intéresse de près à cet enfant. On envoie l'enfant à Paris. On va le soigner dans un institut pour enfants sourds-muets, c'est là où le docteur Itard travail. Cet enfant est associé à une curiosité, car il ne parle pas, il a un comportement bestial qui fait peur aux gens.
Le docteur Itard va s'occuper de lui et il va l'éduquer avec l'aide de Madame Guérin.



L'Enfant Sauvage - le film de François Truffaut (1970)





Cette histoire, elle me bouleverse car elle est remplit d'émotions.
 Mon admiration pour ce réalisateur est dû en particulier à l'attention qu'il prête à l'enfance, un thème qui me tient à cœur.
Ce film pose la question fondamentale : Qu'est ce que l'éducation ?, entre autre car je pense que ce film l'histoire de cet enfant pose de multiple questions, par exemple qu'est ce la justice ou l'injustice ?
Quand l'enfant se trouve à Paris à l'institut pour les enfants sourds et muets. L'enfant est mesuré et à sa taille on devine son âge douze ans environs. Il devient une curiosité qui attire le tout Paris, exhibition, comme si c'était un petit animal de foire que l'on vient voir. Pour le professeur Pinel (interprété par le grand Jean Dasté) est spécialiste des maladies mentales pour lui cet enfant est idiot, c'est un fou. Le docteur Itar, lui pense que non . L'enfant a vécu au moins huit ans dans la forêt. Il a été abandonné parce qu'il était anormal à la naissance c'est à dire sourd muet ou alors comme le suppose le docteur Itard c'est peut-être un enfant illégitime, encombrant. Une fois que l'enfant est chez le docteur Itard, aidé par sa gouvernante madame Guérin, l'enfant fait tout pour la première fois. L'enfant sauvage va devenir un enfant civilisé, choyé, recevoir une éducation. Le docteur Itard note tout pour lui c'est un cas particulier inhabituel, il observe ses comportements face à des méthodes éducatives qu'il met en place.
Il tâtonne, il essaye de comprendre cet enfant qui ne connaît que la nature et la sauvagerie. L'enfant est très sensible à la nature, il aime boire de l'eau en regardant le dehors, il aime sentir le vent, le soleil. L'enfant est sensible au son O et donc le docteur et madame Guérin décide de l'appeler Victor. Il a prénom, il possède une identité maintenant.


Tout en étant éduqué, il aime parfois retourner à l'état sauvage.


Retrouver le plaisir tactile : l'eau de pluie, la fraîcheur de la nuit, toucher la terre, sentir l'air, le soleil etc ...
J'aime la complicité chaleureuse qui se dégage entre le maître et élève, elle est simple, c'est beau. L'enfant, Victor est très attaché à son maître, il ne veut pas être abandonné. Le Docteur Itar a de l'espoir dans l'éducation qu'il entreprend, il doute parfois dans les exercices qu'il met en place pour que l'enfant soit civilisé.
Pour la réalisation de ce film, François Truffaut s'est inspiré du rapport du docteur Itard publié au début du XIXe siècle. La musique de Vilvaldi apporte dans ce film une touche de légèreté. C'est un film émouvant, magnifiquement filmé, superbe !
Jean-Pierre Cargol le jeune acteur qui joue le rôle de Victor est touchant de sincérité. Et son jeux d'acteur est en harmonie avec la grandeur douceur sensible de Truffaut.

Il y a quelques années je suis allée à l'Institut des Sourds Muets ( Injs ) lors des journées du Patrimoine, j'ai visité le jardin et la bibliothèque que l'on voit dans le film. Une place à l'intérieur de l'institue a été baptisé François Truffaut, en hommage. 


© Alice Théaudière (l'Abbé Sicard (1793-1794) )



Nous étions peu après le 18 brumaire, au tout début du Consulat. Le cas de Victor est intéressant aussi parce qu’il s’inscrit dans le moment 1800. Les milieux scientifiques issus des Lumières baignaient encore dans le climat de la Révolution : on avait répété des années durant que les individus étaient tous issus de la même espèce et donc promis à l’éducation, à la progression, à la régénération. Il était prévisible qu’un médecin moderne s’intéresse à Victor. Ce sera le docteur Itard, que François Truffait tiendra à interpréter lui-même dans son film.

Mais l’enfant sauvage apparaît précisément au moment où beaucoup de Français attendent d’un homme providentiel qu’il remette de l’ordre. Comment faire une place à Victor dans l’humanité commune alors que Napoléon cherche à rétablir de manière stricte les rangs entre les personnes ?


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